Les informations figurant sur cette page concernent les dispositions relatives à l’indemnité en cas de RHT (COVID-19), en vigueur jusqu’au 31 août 2020, et reposent sur les mesures du Conseil fédéral relevant du droit de nécessité. Le régime normal de l’indemnité en cas de RHT s’appliquera de nouveau en grande partie le 1er septembre. Vous trouverez sur travail.swiss des informations détaillées à ce sujet à partir de la mi-juillet.
On entend par réduction de l'horaire de travail une réduction temporaire ou une suspension complète de l'activité de l'entreprise alors que les rapports de travail contractuels sont maintenus. Elle est en général due à des facteurs d'ordre économique. Entrent également en ligne de compte les pertes de travail consécutives à des mesures prises par les autorités ou à d'autres motifs indépendants de la volonté de l'employeur.
En versant l’indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail (RHT), l'assurance-chômage (AC) couvre, pendant un certain temps, une partie des frais de salaire des travailleurs dont la durée normale de travail est réduite, et ce dans le but d'empêcher des licenciements consécutifs à des pertes de travail brèves mais inévitables.
A l'inverse de l'indemnité de chômage, les prestations sont versées à l'employeur. Chacun des travailleurs concernés a le droit de refuser l'indemnité en cas de RHT; l'employeur doit alors continuer de verser intégralement le salaire au travailleur. Toutefois, le risque d'être confronté à un licenciement augmente par la suite pour ce travailleur.
Afin d'apporter un soutien rapide et simple aux employeurs qui rencontrent des difficultés en raison du nouveau coronavirus, le SECO a simplifié les démarches administratives liées à l'avis de réduction de l'horaire de travail en lien avec le coronavirus. En outre, la Confédération a pris d'autres mesures pour apporter un soutien efficace aux personnes concernées, à savoir:
Processus / déroulement
- Le délai de préavis pour les préavis de RHT remis jusqu’à fin mai a été supprimé. L’employeur doit néanmoins toujours transmettre le préavis à l’autorité cantonale.
- La durée d’autorisation de la réduction de l’horaire de travail est prolongée, passant de trois à six mois. Cela permet de réduire le nombre de demandes et d’accélérer la procédure d’autorisation.
- La justification pour demander l'indemnité en cas de RHT peut désormais être moins détaillée, pour autant qu'elle soit crédible.
- La comptabilité relative à l'indemnité en cas de RHT est simplifiée (un seul formulaire contenant cinq champs à remplir) ; cela permet de verser plus facilement et plus rapidement les indemnités.
Ayants droit
- Le droit à l'indemnité en cas de RHT est étendu aux personnes qui occupent un emploi temporaire, un poste d'apprenti ou qui sont au service d'une organisation de travail temporaire. Le droit extraordinaire à la RHT pour les apprentis sera supprimé au terme du mois de mai 2020.
- Le droit à l'indemnité en cas de RHT est également étendu aux personnes qui occupent une position assimilable à celle d'un employeur ou qui travaillent dans l'entreprise du conjoint ou du partenaire enregistré. Ces personnes recevront une somme forfaitaire nette de 3320 francs si elles travaillent à plein temps et que la perte de travail est totale. Le droit extraordinaire à la RHT pour ces personnes sera supprimé au terme du mois de mai 2020.
- Le droit à l’indemnité en cas de RHT est encore étendu aux personnes considérées comme vulnérables, qui souffrent en particulier des maladies suivantes: hypertension artérielle, diabète, maladies cardio-vasculaires, maladies chroniques des voies respiratoires, cancer et faiblesse immunitaire due à une maladie. Il y a droit à l’indemnité si l’employeur a entrepris tout ce que l’on peut raisonnablement attendre de lui pour maintenir la personne concernée dans le processus de travail (p. ex. télétravail), mais que l’environnement de travail de l’entreprise ne permet pas de respecter les mesures de sécurité ordonnées.
- Le droit à l’indemnité en cas de RHT est étendu aux travailleurs sur appel.
Prestations / versement du salaire
- Le délai de carence a été supprimé (les entreprises ne doivent plus payer de franchise).
- Les heures supplémentaires ne doivent plus être réduites avant de pouvoir bénéficier de l'indemnité en cas de RHT.
- La durée maximale de l’indemnisation RHT pour une perte de travail de 85% ou plus est supprimée pendant la situation extraordinaire, afin de décharger les entreprises.
- Les revenus issus d’une occupation provisoire ne sont plus pris en considération dans le calcul de la RHT.
Les mesures relevant du droit de nécessité et du domaine de l’indemnité en cas de RHT prendront fin le 31 août 2020 avec l’adaptation de l’ordonnance COVID-19 assurance-chômage. Cela signifie que le régime normal de l’indemnité en cas de RHT entrera de nouveau en vigueur à partir du 1er septembre 2020.
Oui, le 20 mai le Conseil fédéral a décidé qu’à partir du 1er juin
- le droit à l’indemnité en cas de RHT pour les collaborateurs rémunérés qui occupent une position assimilable à celle d’un d’employeur est supprimé, afin que ces derniers reprennent rapidement leur travail en vue de la normalisation des activités de l’entreprise. Cela correspond à peu près à la fin des mesures prises en lien avec le COVID-19 pour atténuer la perte de gain des indépendants directement ou indirectement touchés qui ont pris fin le 16 mai 2020;
- le droit à l’indemnité en cas de RHT aux personnes en apprentissage ou aux apprentis est supprimé, afin que la formation puisse se poursuivre rapidement, et que les maîtres d’apprentissage peuvent continuer, si nécessaire, à percevoir des indemnités en cas de RHT, pour autant que le suivi des apprentis soit assuré en tout temps;
- le délai de préavis pour l’indemnité en cas de RHT est réintroduit.
Malgré la réintroduction du délai de préavis, les entreprises ayant déjà en mai 2020 un préavis de RHT accordé ne doivent pas en remettre un nouveau. Si celui-ci vient à expirer, il sera prolongé par l’autorité cantonale compétente.
Le 1er juillet 2020, le Conseil fédéral a décidé à partir du 1er septembre 2020
- de prolonger de 12 à 18 mois le délai maximal d’indemnisation pour l’indemnité en cas de RHT afin d’éviter une nouvelle augmentation du chômage ; cette prolongation permet ainsi aux entreprises et aux employés concernés de bénéficier plus longtemps du soutien apporté par l’indemnité en cas de RHT, si cela s’avère nécessaire.
- de réduire de trois à un jour le délai d’attente qui est prévu dans la loi régulière et qui est de nouveau valable à partir de cette date.
- de reprendre en compte les heures supplémentaires pour l’indemnité en cas de RHT, ce qui signifie que, avant de pouvoir bénéficier de l’indemnité, les salariés doivent de nouveau liquider les heures supplémentaires effectuées durant les six mois qui précèdent la réduction de l’horaire de travail.
Les modifications de l’ordonnance s’appliquent pour les périodes de décompte allant de septembre 2020 à décembre 2021.
Compte tenu des adaptations mentionnées ci-dessus, le régime normal de l’indemnité en cas de RHT entrera de nouveau en vigueur à partir du 1er septembre 2020.
Demander des indemnités en cas de RHT est en principe possible à deux conditions:
La question de l’indemnité en cas de RHT en lien avec le coronavirus requiert de distinguer si une perte de travail est à mettre sur le compte de l’inaccessibilité des villes (mesure des autorités) ou au recul de la demande en raison de craintes de contamination (raisons économiques).
a) Mesures des autorités (art. 32, al. 3, LACI en lien avec l’art. 51, al. 1, OACI)
L'indemnité en cas de RHT supporte les pertes de travail dues à des mesures des autorités (p. e. blocage de l’accès de villes) ou à d’autres circonstances indépendantes de la volonté de l’employeur. Ce principe s’applique sous réserve que l’employeur ne puisse éviter les pertes de travail par des mesures appropriées et supportables économiquement ou faire répondre un tiers du dommage.
b) Raisons économiques (art. 32, al. 1, let. a, LACI)
L'indemnité en cas de RHT permet de supporter les pertes de travail inévitables dues à des raisons économiques. Ces dernières englobent des causes tant conjoncturelles que structurelles entraînant un recul de la demande ou du chiffre d’affaires.
Dans les deux cas mentionnés précédemment, les conditions suivantes doivent en particulier être remplies pour qu’un travailleur ait droit à l'indemnité en cas de RHT:
- le rapport de travail ne doit pas avoir été résilié (art. 31, al. 1, let. c, LACI)
- la perte de travail est vraisemblablement temporaire et on peut s’attendre à ce que l'indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail permette de maintenir les emplois (art. 31, al. 1, let. d, LACI)
- l’horaire de travail est contrôlable (art. 31, al. 3, let. a, LACI)
- la perte de travail constitue au moins 10% de l’ensemble des heures de travail normalement effectuées par les travailleurs au cours de la période pour laquelle le décompte est établi (art. 32, al. 1, let. b, LACI)
- la perte de travail n’est pas imputable à des circonstances qui relèvent du risque normal d’exploitation (art. 33, al. 1, let. a, LACI)
L'employeur peut faire valoir le droit à cette indemnité pour les travailleurs qui ont achevé leur scolarité obligatoire et n'ont pas encore atteint l'âge ordinaire donnant droit à la rente AVS. Outre ce qui précède, le contrat de travail ne doit pas avoir été dénoncé par les parties au contrat.
Les travailleurs suivants n'ont pas droit à l'indemnité en cas de RHT :
- travailleurs dont le rapport de travail a été résilié
- travailleurs n’acceptant pas la réduction de l’horaire de travail
- travailleurs dont l'horaire de travail n'est pas suffisamment contrôlable
- travailleurs qui ne peuvent pas travailler pour des raisons personnelles – comme la maladie, la peur d’être contaminé ou les obligations familiales
Il appartient à l'employeur de faire valoir le droit à l'indemnité en cas de RHT. Il doit adresser à cet égard un préavis à l'autorité cantonale. Tous les travailleurs touchés par la réduction de l'horaire de travail doivent être d’accord avec l’introduction de la RHT. L’employeur doit clarifier cet aspect au préalable et le confirmer par écrit dans le préavis.
L'autorité cantonale compétent en la matière est celle du canton dans lequel se trouve le siège social de l'entreprise. La caisse de chômage choisie sera également indiquée dans le préavis.
Liens des cantons
Si l'autorité cantonale autorise le versement de l'indemnité, l'employeur doit faire valoir auprès de la caisse de chômage de son choix l'ensemble de ses prétentions à l'indemnité en cas de réduction de l'horaire de travail. La caisse vérifie en détail toutes les conditions dont dépend le droit à l'indemnité et, en cas de décision positive, dédommage l'employeur en conséquence.
Les employeurs ont besoin des deux formulaires «Préavis» et «Demande et décompte». Vous trouvez ici les formulaires relatifs à la RHT en lien avec le COVID-19 :
Formulaires pour l’indemnité en cas de RHT
L’employeur doit remettre le préavis de RHT à l’autorité cantonale compétente. Celle-ci répond aussi aux questions éventuelles concernant le droit à l’indemnité en cas de RHT. L’autorité cantonale compétente est celle du canton dans lequel se trouve le siège social de l'entreprise.
Liens des cantons
L'indemnité en cas de RHT est versée à l'employeur à la fin du délai d'attente. Elle s'élève à 80 % de la perte de gain imputable aux heures de travail perdues.
L'indemnité en cas de RHT est versée pour une durée maximale de 12 mois, pouvant s'étaler sur 2 ans.
Le 1er juillet 2020, le Conseil fédéral a décidé de prolonger de 12 à 18 mois le délai maximal d’indemnisation pour l’indemnité en cas de RHT à partir du 1er septembre 2020 afin d’éviter une nouvelle augmentation du chômage.
L’AC rembourse aussi la part patronale des cotisations AVS/AI/APG/AC pour la réduction de l'horaire de travail (voir les brochures Info-Service et les formulaires de décomptes). La part patronale des cotisations pour l'AVS/AI/APG/AC s’élève à 6.375%.
Avec l’indemnité en cas de RHT, l’AC garantit les salaires – les employeurs doivent tenir compte des points suivants:
- Le paiement de l’indemnité en cas de RHT pour un mois donné s’effectue toujours le mois d’après.
- Les entreprises ayant fait une demande de RHT (chômage partiel) doivent verser à leur employés un salaire correspondant à 80% de la perte de gain et ce le jour de paie habituel.
- Les entreprises doivent prendre en charge l’intégralité des cotisations aux assurances sociales, comme si la durée de travail était normale (100%) ; la part patronale sur les heures perdues est remboursée par le biais de l’indemnité en cas de RHT.
- Si rien d’autre n’a été convenu avec les employés, les entreprises ont le droit de déduire du salaire des employés l’intégralité de la part des cotisations qui est à leur charge.
Les organes d’exécution cantonaux font tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer des paiements rapides, afin que les employeurs puissent verser les salaires. Toutefois, vu le grand nombre de demandes d’indemnité de RHT, au début, les paiements pourraient subir l’un ou l’autre retard.
Indemnité en cas de RHT
Comment procéder ? – Tout en un coup d’oeil:
Voir aussi graphique sur cette page.
Informations complémentaires et contacts
Aidez-nous à traiter plus rapidement vos questions et demandes : renseignez-vous d’abord autant que possible sur travail.swiss et sur les pages internet (hyperliens).
SECO Infoline pour les entreprises :
Tél : +41 58 462 00 66 - lundi à vendredi 9h00 à 12h00
Formulaire de contact «coronavirus»
Courriel : coronavirus@seco.admin.ch
Votre autorité cantonale compétente répond à vos questions générales sur le préavis et le droit à l’indemnité en cas de réduction de l’horaire de travail (RHT). Pour toute question spécifique sur les prestations et les décomptes dans le cadre de l’indemnité en cas de RHT, veuillez vous adresser à la caisse de chômage que vous avez choisie.